- durant l’Antiquité tardive :
Après une période de décadence et d’abandon partiel, Zilil/Dchar Jdid fut refondée vers 355/360 par Constantin II: les murailles furent reconstruites avec des briques provenant d’édifices détruits et les portes flanquées de tours. Un nouveau quartier fut édifié sur un modeste plateau au sud du hameau et de nouveaux pâtés de maison furent bâtis dans le secteur septentrional. Un complexe chrétien, composé d’une basilique, d’un baptistère et de bâtiments annexes, fut édifié: la diffusion du christianisme dans la ville remonte en effet au IVème siècle. Cette période de prospérité dura jusqu’aux premières années du Vème siècle. Les traces d’une destruction violente sont visibles sur la basilique, destruction datée vers 420-430, période coïncidant avec l’invasion vandale. Certains monuments tombèrent en ruine et les activités artisanales s’implantèrent dans les zones publiques: un moulin à huile occupait en partie un temple, et un autre moulin, ainsi que des pièces d'habitation, furent construit dans une des tours des murailles.
- à l’âge mauritanienne :
Le site de Zilil a été identifié près du village de Dchar Jdid, à 13 km au N-E de Asilah, au bord d'un plateau dominant la vallée de l'Oued Kharroub (ou Kebir). Si les découvertes de superficie montrent une fréquentation de la zone depuis la préhistoire, les fouilles ont identifié, sur deux collines séparées par une légère dépression, la preuve de l’occupation urbaine à l’âge mauritanienne et romaine, cette dernière liée à la fondation de la colonie Iulia Constantia Zilil par Octave entre 33 et 25 avant J.-C.
Les recherches franco-marocaines (1977-1980) menées sur la terrasse méridionale, appelée la « Citadelle », ont mis en lumière deux niveaux de vie en époque mauritanienne. Les traces les plus anciennes d’un centre habité stable correspondent au niveau appelé mauritanien 1dont il n’est pas possible d’établir ni typologie ni extension.
Des restes d’une maison avec les murs en briques crus, organisée dans deux pièces rectangulaires de dimensions différentes connectées par une porte (0,94 m de largeur) ont été identifiés. La pièce la plus ample, à un niveau inférieur, était conçue comme un dépôt: les amphores trouvées à l'intérieur étaient cassées sur le plancher à cause d'un incendie et du conséquent effondrement des murs, à l'exception de deux exemplaires au le nord-ouest, car les amphores étaient intactes, contenant une grande quantité de noix de galle (excroissances produites par la piqûre d'insectes sur les tiges et les feuilles des espèces comme le chêne) sous la forme de minuscules grains noirs, utilisés pour la teinture et le tannage des peaux.
L'autre pièce, au S du précédent, était vraisemblablement utilisé comme maison et était équipé avec la cuisine: à l’angle nord-occidental il y avait sur le plancher en argile battue un foyer composé d'un plan sous-circulaire de fragments de céramique disposés de façon plate, au dessus d'un carré de pierres. La fin de cette phase est marquée par un incendie qui a détruit complètement la structure.
Si les restes de ce premier établissement ne peuvent pas être datés précisément car les matériaux en céramique trouvée, seulement de production locale (céramiques moulés, vases à chardon, bandes peinte en brune et rouge, plats avec engobe rouge et amphores), n'ont pas une date précise, le moment de sa destruction est estimé vers la fin du 2ème siècle av. J.-C.
L'effondrement des briques crues brulées à cause du feu a été nivelé pour construire de nouveaux édifices (sur le second niveau), qui ont couvert l'espace occupé de la maison précédente. Un véritable centre urbain, caractérisé par un plan urbain orthogonal et seulement partiellement fouillé, nait seulement au début du 1er siècle av. J.-C. Des recherches géo-électriques ont permis d’identifier les principales routes et l'extension de la ville sur la terrasse inférieure, qui peut être estimée à environ 5,5 ha. Les maisons, orientées sur un axe NO-SE, sont plus amples et sont divisées en plusieurs pièces, les murs ont les plinthes ( parties inferieures) en pierre et les parois sont en brique d’argile crue. L’une des maisons incluait une cuisine avec foyer et un garde-manger avec un espace pour les amphores à réutiliser placées verticalement dans une fosse.
Sur la terrasse septentrionale, c’est-à-dire à l'extérieur des limites urbains, un grand temple à une seule cellule est construit, alors que a l’est, à un niveau inférieur par rapport à la Citadelle, il y a un édifice indiqué par un mur en dessous des thermes de l’âge flavienne.
Le nombre d'importations de provenance italienne (comme la céramique vernis noire de la Campanie) et ibérique (principalement des amphores, ainsi que des céramiques fines) relatives à la seconde phase (Maurétanienne 2) montrent l'ouverture de Zilil aux commerces Méditerranéens.
L’ensemble des matériaux retrouvés permet de dater la destruction et l'abandon de la ville à la fin du 1er siècle av. J.-C., immédiatement suivi par la réoccupation du site qui, dorénavant, sera la colonie Iulia Constantia Zilil.
source : https://www.bcmediterranea.org (BC MED : biens culturels de la méditerranée)