Les tribus Beni M'Tir sont parmi les tribus guerrières les plus redoutables à l'instar des autres tribus du Moyen Atlas, c
omme les Zayanes à Khénifra, les assaillants français se trouvaient dans une posture militaire défavorable, la
confrontation contre les Beni M'Tir et Beni M'Guild avaient laissé de mauvais souvenirs pour 7e et 14e BCA (Bataillon de
chasseur alpin) en 1913 sous le commandement de Lyautey, qui selon ses écrits :
« L'expérience faite depuis un an dans des conditions exceptionnellement concluantes en raison des rudes campagnes menées
dans un pays des plus difficiles aux Beni M'Tir, au Sud de Mogador, au Tadla, contre un adversaire de premier ordre, a fait
ressortir avec éclat la valeur et l'instruction de ces unités formées à bonne école, entièrement dans la main de leurs
chefs et rompues à la manœuvre. II s'est donc produit ceci, c'est que, depuis un an, ce sont les deux bataillons de
Chasseurs alpins qui, l'un au Nord, l'autre au Sud du Maroc, ont servi d'étalon, d'exemple et de stimulant aux autres
troupes blanches et ont acquis très rapidement et ceci est capital - une véritable légende aux yeux des Marocains."
(Général Lyautey, 1913). La France est déterminée de s'emparer des plaines du Sais qui font partie du Maroc utile, vue la
richesse du territoire des Beni M'Tir.
Sous la conduite du rebelle Mohand N'Hammoucha la résistance berbère atteint son paroxysme, les attaques sur la ville de
Fes siège du Makhzen n'ont pas été fructueuses en raison de la présence de la colonne de Moinier ou colonne de Fès: (Le
terme de colonne Fes désigne les troupes mixtes envoyées à Fès par la France pour combattre les tribus marocaines
insurgées. La colonne partit de Casablanca le 21 avril 1911 ; elle comprenait quelque 20 000 hommes, 2 000 chameaux, des
centaines de mulets, les montures des cavaliers, les munitions, l'équipement et l'approvisionnement. Elle s'étirait sur
plusieurs kilomètres qui défendait farouchement Fès des incursions des tribus berbères du Moyen Atlas y compris les Zayanes
sous la conduite de Mouha ou Hammou Zayani.
L'impact de l'insurrection malgré les dégats causés par les mutins était un fiasco pour des raisons tactiques et
logistiques face à une armée organisée, tout le Moyen Atlas est pris en tenaille par les troupes coloniales opérant dans
un cadre stratégique bien conçu, il s'agit des axes de Taza-Meknès, Casablanca-Tadla sous le commandement du boucher de la
pacification du Maroc (Charles Mangin) et de Boudnib jusqu'aux confins des confédérations des Ait Attas et des Zayanes, le
poste avancé de Timahdite avait joué un rôle militaire crucial qui réduira la marge de manœuvrabilité des tribus berbères..