Le Chellah, ou Chella, est le site d'une nécropole mérinide située sur l'emplacement d'une cité antique, dans l'actuelle ville
de Rabat, au Maroc.
Depuis 2005, ce site archéologique accueille chaque année le festival Jazz au Chellah1, et depuis 2012, fait partie de l'ensemble des sites
de Rabat inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco2 en tant que bien culturel.
Le site du Chellah fut sans doute la plus ancienne agglomération humaine à l'embouchure du Bou Regreg. Les Phéniciens et les
Carthaginois, qui ont fondé plusieurs comptoirs au Maroc, ont probablement habité les bords du Bouregreg.
Le Chellah conserve, en revanche, les vestiges d'une ville romaine. Les fouilles ont révélé la présence d'une agglomération
d'une certaine importance ; celle de la ville citée sous les noms de Sala, par Ptolémée, et de Sala Colonia, dans l'itinéraire
d'Antonin. Les restes du Decumanus Maximus, ou voie principale, ont été dégagés ainsi que ceux d'un forum, d'une fontaine
monumentale, d'un arc de triomphe, d'une basilique chrétienne, etc. La voie principale de Sala a été suivie par des sondages
exécutés en direction du port antique sur le Bouregreg, port aujourd'hui ensablé. Ainsi, la ville romaine dépassait l'enceinte
mérinide en direction du fleuve.
Le Chellah était abandonné depuis plusieurs siècles quand les Mérinides choisirent son site pour y édifier leur
nécropole. Comme l'indique l'inscription en écriture coufique, qui surmonte la porte d'entrée, les travaux ont été
achevés en 1339, sous le règne d'Abû al-Hasan `Alî. L'occupation du site a été progressive, et les aménagements successifs
ont abouti à la réalisation d'une somptueuse nécropole.
Protégée par une enceinte importante à laquelle on accède par trois portes (la porte principale dite Porte de Sidi Yahia, la
Porte des Jardins et la Porte de la Source du Paradis), la nécropole mérinide contient notamment une salle d'ablutions, une zaouïa avec un
oratoire, un minaret paré de zellige et plusieurs salles funéraires, telle celle d'Aboul Hassan dont la stèle, finement
décorée, repose sous un auvent à mouqanas. Plus tard, Abû `Inân Fâris, son fils, affecta, pour l'entretenir, les revenus d'un bain
mérinide de Rabat, le hammâm Ej-Jdîd.
La porte de la nécropole est une porte majestueuse et guerrière. Puissante, elle est flanquée de deux bastions semi-octogonaux avec
des encorbellements surmontés de merlons pointus. Cette porte de forteresse ouvre sur une petite oasis, un havre de paix d'une dizaine d'hectares où
la tranquillité des lieux est interrompue de temps à autre par le claquement de bec des cigognes. Paysage clos et enchanteur, jardin à
l'atmosphère magique où le sanctuaire du fondateur est au creux d'un vallon dans lequel serpente la source d'Aïn Mdafa.
Sala Colonia
Sala Colonia est une antique ville romaine de la Maurétanie tingitane. établie dans l'actuel Maroc, à l'emplacement d'un ancien
comptoir phénicien1, sur la rive sud de l'embouchure du Bouregreg, elle fut d'abord une cité pérégrine, puis un municipe et enfin
une colonie2. Le site archéologique du Chellah, qui fait partie de la ville contemporaine de Rabat, en comporte des vestiges, dont l'existence
était connue des Européens depuis au moins le XVIIIe siècle mais qui, du fait de la proximité immédiate de la
nécropole mérinide, était interdit d'accès aux non-musulmans et ne fut fouillé pour la première fois qu'en 1929.
Les cités musulmanes ultérieures de Rabat et Salé ne se sont pas élevées au même endroit4 de l'embouchure du
Bouregreg : celle de Rabat s’est érigée sur la même rive, en aval, et celle de Salé sur la rive opposée1,4,5,
également en aval.
.. et Son histoire
28 octobre 144 : Décret émis par les décurions de Sala. Ils votent l'érection d'une statue en l'honneur du préfet
M. Sulpicius Felix qui a pacifié la région et entouré la ville de murailles6. Début d'une série de campagnes de
l'armée romaine en Maurétanie (fin en 152).
IIIe siècle : Malgré le retrait partiel des Romains au-delà du fleuve Loukkos, ces derniers continuent d'entretenir à Sala
une préside, sans doute jusqu'au Ve siècle8. Certains objets, dont des éléments de ceinture wisigothique et byzantine
attesteraient même de la persistance de contacts commerciaux voire politiques entre Sala et l'Europe jusqu'aux VIe siècle et VIIe siècle.
Sala pourrait avoir été un relais dans cette perspective un relais commercial entre le bassin méditerranéen et les îles
Purpuraires où l'activité d'exploitation du murex semble avoir été réanimée précisément à cette
période.
Histoire : d'après une thèse
Voir l'histoire du site de Chellah d'après une thèse de doctorat sur
le site de Chellah
présenté à l'université du Maine Le Mans présentée par Marc Terisse