- la bataille des Trois Rois près de l’oued El-Makhazen -
(vers 1500 — 1557). Sultan marocain (1549-1557), fondateur de la dynastie des Saadiens. Fils d’un chérif du Sous, il fut
désigné, au côté de son frère Abou-l-Abbas Ahmed al-A'radj, comme chef de guerre contre les Portugais. Après la mort de
leur père, Mohammed et son frère s’emparèrent de Taroudant (1523) et s’établirent à Marrakech comme vassaux du sultan
ouattasside de Fès. Par une série d’opérations victorieuses, les deux frères parvinrent à s’emparer de plusieurs comptoirs
établis par les Portugais : Agadir (1541), Safi et Azemmour (1542).
Après qu’Ahmed se fut retiré au Tafilalet, Mohammed, auréolé de ces victoires, se tourna contre les Ouattassides,
écrasa l’armée du sultan et s’empara de Fès où il fonda la dynastie des Saadiens. Habile politique, il sut contenir les
tentatives d’expansion des Ottomans en négociant avec l’Espagne une alliance imprévue. Il mourut assassiné par des
sicaires turcs venus d’Algérie.
Mohammed al-Moutawakkil (vers 1550 — Alcazarquivir [Ksar el-Kébir], 1578). Sultan saadien du Maroc (1574-1576). Gouverneur de Fès, il devint
sultan à la mort de son père, et s’efforça de développer l’économie du pays, notamment en encourageant le commerce de l’or
et des esclaves avec le Soudan. Détrôné par son oncle Abd al-Malik, il rechercha le soutien de Sébastien, roi du Portugal,
en contrepartie de la cession du littoral atlantique. Il trouva la mort, en même temps que Sébastien et Abd al-Malik, dans
la bataille d’Alcazarquivir (1578). Mohammed II.
Histoire au XXe siècle
Ces privilèges économiques s’accompagnèrent de l’apparition de pouvoirs féodaux (les Glaoua, les Goundafa…) jouant
souvent un double jeu et contribuant à l’affaiblissement du sultanat que minaient des querelles de succession et des
révoltes violentes contre les ressortissants étrangers tandis que le pays devenait le champ clos des rivalités européennes.
En 1902, l’Italie reconnaissait le Maroc comme zone d’influence française, en échange de la Tripolitaine (actuelle Libye);
en 1904, l’Angleterre abandonnait ses prétentions pour peu qu’on lui laisse les mains libres en égypte. L’Espagne, enfin,
reconnaissait l’hégémonie française en échange de deux zones qu’elle considérait comme historiquement sienne : le côte
méditerranéenne au Nord, autour des présides de Ceuta et Melilla; et sur l’Atlantique une territoire situé au sud d’Agadir.
Ces arrangements eurent le don d’irriter Guillaume II qui reconnut à Tanger, en 1905, le principe de la souveraineté du
sultan et déclencha une crise qui faillit provoquer une guerre européenne et finit par déboucher sur la conférence
d’Algésiras qui plaçait le Maroc sous un protectorat international dont la France et l’Espagne étaient les garants. Une
révolte populaire servit de prétexte à une intervention militaire française avec la prise d’Oujda (1907) puis la conquête
du Maroc oriental (1908) tandis qu’une force hispano-française occupait Casablanca. Après une guerre avec les Rifains, les
Espagnols s’emparaient de Larache, Asilha et Ksar-el-Kébir.
L’abandon des prétentions allemandes en échange du Congo
permettait alors au Français d’investir la majeure partie du Maroc et, le 30 mars 1912, le traité de Fès consacrait leur
protectorat sur la plus grande partie du pays; une convention annexe instituait en novembre le protectorat espagnol, tout
en maintenant le principe de l’unité du pays sous la souveraineté théorique du sultan.