Les Chiouks (maîtres) :
Ce sont les dépositaires de la tradition, animent les festivités dans les villages (mariages, baptêmes et autres fêtes.).
Ils se font accompagner d'instruments de musique traditionnelle comme le Bendir, el galal et la ghayta,et la flute. Ils
chantent des poèmes antiques, des textes religieux et le vécu quotidien sur des airs joyeux ou mélancoliques de la flûte.
La danse la plus populaire de la région est Laâlaoui,danse riche en percussion, rythmes et expressions. Elle est exécutée
par plusieurs danseurs guidés par un meneur. Ils se tiennent coude à coude, comme soudés les uns aux autres en scandant
leurs corps. Cette paraît signifier l'unité indissoluble qui devait, autrefois, lier les guerriers face à l'ennemi.
Le Gharnati :
Les pays du Maghreb, par leur histoire et les liens qui les unirent aux royaumes arabes d'Andalousie, puis grâce à l'apport
culturel des Arabes fuyant l'Espagne sous la pression de la Reconquista, ont progressivement bâti un ensemble de traditions
musicales qu'il est convenu de réunir sous le nom de musique arabo-andalouse.
Cette musique, dont le contenu et le style varient sensiblement depuis la Libye jusqu'au Maroc, respecte toutefois un
principe formel commun, la suite vocale et instrumentale ou nûbâ.
Au Maroc, le répertoire national, al-âla, s'est développé principalement à Fès, à Tétouan et à Chawen, pour se répandre
ensuite dans tout le pays. Depuis le XIXe siècle cependant, les villes de Rabat et d'Oujda cultivent également un autre
répertoire arabo-andalou, appelé at-tarab al-gharnâti en hommage à la ville de Grenade qui fut le dernier bastion arabe
d'Andalousie.
Emprunté à la tradition algérienne de Tlemcen, il semble que le gharnâti se soit propagé au Maroc, d'une part par
l'entremise des juifs marocains qui, après leur fuite d'Espagne jusqu'au XVIIe siècle, s'imprégnèrent des musiques
arabo-andalouses environnantes (encore de nos jours la hazanout marocaine se chante dans le style de l'inshâd gharnâti et
dans celui du mawwal) et d'autre part grâce à des familles algériennes établies au Maroc à la fin du XIXe siècle et au
début du XXe. Il est également possible que cette diffusion ait bénéficié des liens culturels et commerciaux qu'ont
entretenu pendant plusieurs siècles les villes de Tlemcen et de Fès.
Actuellement, les centres de la musique gharnâti en Algérie sont tout d'abord Tlemcen mais aussi Alger et Constantine ; au
Maroc : Rabat et Oujda. Mais si à Rabat ce style n'intéresse que quelques musiciens, les autres se consacrant
essentiellement au âla proprement marocain, Oujda a su en revanche élargir l'audience du gharnâti grâce à la Jami‘ya
al-andalusiya et au foisonnement d'autres associations qui en assurent la relève auprès des jeunes générations.
Quelques spécialités culinaires de la région :
- Le Méchoui: agneau entier rôti sur les braises de charbon, non flamboyants. Il est arrosé durant la cuisson de
beurre et d'eau salée. On le sert chaud et en entier, souvent saupoudré de cumin. Le méchoui de la ville d'Oujda se
caractérise par la qualité de son goût. Cette région est réputée pour avoir les meilleures viandes du Maroc.
- La Bakbouka: boulettes de riz mélangées à des tronçons de viscères et enveloppées dans de petites pochettes
elles-mêmes à base de viscères.
- Le Kaake: c'est un gâteau populaire. Il présente l'avantage d'être à la portée de toutes les bourses et de se conserver
pendant plusieurs semaines.
- Le Tâam au S'men: (un type de Couscous avec beurre salé): réputé pour son très bon goût. Il est souvent consommé avec
des dattes.
- La K'lila : fromage dur provenant du petit lait de chèvre ou de chamelle. Il se mange avec des dattes.