Figuig ou Ifiyyey en berbère est une ville située à l'extrême Est du Maroc, à la jonction entre les hauts plateaux et
le nord du Sahara, à quelques 400 Km au sud de Oujda et à 7 km de la ville algérienne de Beni Ounif. Elle est entourée des
trois côtés par l'Algérie; mais la frontière entre les deux pays est pour le moment, fermée. La ville est entourée de
montagnes compte de nombreuses palmeraies. Les dattes satisfont aux besoins des habitants. Son climat est de type semi
aride méditerranéen, à aride; mais l'intérieur de l'oasis forme un microclimat très contrasté avec les territoires arides
environnants. Malgré son ancienneté et sa beauté, elle reste isolée et manque d'infrastructures.
Figuig connut l'existence d'une université au VIIIe siècle, au sein de laquelle étaient enseignés l'algèbre et la
théologie islamique.
étymologie
Son nom proviendrait du mot arabe fejj (Col) selon beaucoup d'historiens. Cette version est contestée par la majorité
des chercheurs de langue berbère. Mais ces dernières allaient contre l'orthodoxie des recherches arabisantes qui, elles,
avaient tendance à tout faire rentrer dans le moule de la langue pour des raisons idéologiques. En fait, pour les
autochtones de Figuig, le nom de la ville se dit: Ifiyyey. Non pas Fijij, ni Figuig, ni Fikik, non plus. Et même si l'on
voulait faire remonter le nom berbère au mot arabe, il y aurait plusieurs invraisemblances dans le chemin (Voir le livre
de Kossmann, M.G: Grammaire du parler berbère de Figuig, pour de plus amples informations). Une version qui paraitrait
consistante est que le mot proviendrait tout simplement du verbe berbère afey (courir). A figuig, on parle plutôt de
ajenna n Ifiyyey (Le dessus de Figuig) et de attay n Ifiyyey (Le bas de Figuig). Cela ferait penser, logiquement, que
Ifiyyey n'est ni plus ni moins que la falaise au milieu de la ville. Et comme une falaise oblige les hommes à courir ou
précipiter le pas en la descendant, on aurait appelé l'endroit ifiyyey.L'adjectif tiré de verbe afey étant ifyey, le
substantif est automatiquement, Ifiyyey, selon la grammaire berbere locale. La forme Ifeggeg est possible dans les autres
dialectes berberes, puisque le figuiguien se dit une variante en iy à la place de i ou eg comme terminaison. D'où
probablement le mot figuig comme compression de Ifeggeg, afeggeg, oufeggeg, ou autre, les voyelles ne chageant pas
tellement le sens d'un mot chez les berbère. Deux noms viennent étayer cette version : Les mots Azrou et Imouzzar qui
désignent deux chemins praticables le long de la falaise. Ces deux mots auraient pour origine linguistique, le verbe
berbère ezzar (Devancer, aller en premier). Azrou serait un substantif tiré du verbe. Donc une piste de course ou un
raccourcis, et imouzzar un autre substantif désignant la même chose. Avec la nuance que c'est pour des courses qui se
feraient à plusieurs. Cette fois-ci le substantif est tiré d'une déclinaison du verbe ezzar en emmzzar, qui est une forme
intransitive réfléchie (mutualité de l'action: se faire la course) et prend le sens de faire la course forcèment contre
quelqu'un. Encore une illusion a la course, et l'escarpement géographique de l'endroit.
Parution "Figuig et le système des villes oasis du Maroc"
Un vaste espace d'oasis à préserver et à développer. Par Siham Jadraoui
source : https://www.aujourdhui.ma
Les potentialités naturelles et culturelles dont dispose la ville de Figuig sont mises en relief à travers la parution du beau livre
intitulé «Figuig et le système des villes oasis au Maroc». Initié par l’Agence de l’Oriental, cet ouvrage vient d’enrichir la collection
Oriental.ma.
«Ce livre est une contribution à la mise en œuvre de la vision royale et de l’effort de développement collectif et innovant qu’elle porte. Il
reprend les résultats d’études et de travaux pertinents conduits sur le terrain, par des experts et chercheurs de haut niveau marocains,
italiens et français, issus respectivement des universités», souligne dans une note d’information Mohamed Mbarki, directeur général de
l’Agence de l’Oriental.
L’ouvrage renferme en effet plus de deux cents pages, illustrées et accompagnées de textes bilingues français et espagnol. Il met en exergue
les potentialités patrimoniales nationales et universelles de la ville, notamment les oasis, les ksours et les palmeraies. Ainsi l’artisanat qui est
fortement marqué par une identité oasienne, et autant d’atouts qui prédisposent cette ville à un avenir prometteur.
«Cette situation alarmante de dégradation, voire de disparition du patrimoine urbain en terre, risque d’engendrer la perte irrémédiable
des valeurs de civilisation urbaines traditionnelles». à travers ce livre, une attention particulière a été accordée
à la contribution de l’Agence au processus de sensibilisation pour l’inscription de Figuig au patrimoine mondial de l’Unesco.
«La municipalité de Figuig a fait appel à plusieurs acteurs et organismes afin de mener ce projet. En 2005, elle a sollicité
l’Université de Paris 7 et le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), afin de mener des recherches qui pourront permettre
l’élaboration du dossier proposant cette oasis à la liste du patrimoine mondial de l’humanité», extrait du texte de Nabila Goumeziane,
chercheuse architecte à l’Université de Paris 7. Enfin, l’ouvrage définit clairement les similitudes de ce vaste espace des oasis
à préserver et à développer.
Il traite amplement de la réhabilitation du patrimoine bâti en terre, de sa préservation mise en service de l’avenir, de la valorisation des
ressources locales, de la capitalisation et de la mutualisation des savoir-faire.
«Plus concrètement, cette étude conduit à un plan de sauvegarde et de réhabilitation de l’architecture des ksours sous la forme
d’une réglementation de sauvegarde pouvant inspirer l’élaboration de règlements municipaux appropriés dans toutes les zones
oasiennes».