El Hajeb est une ville du Maroc située dans la province du même nom et dans la région Meknès-Tafilalet depuis le
découpage de 1991.
Sur la rebord ouest du premier plateau karstique du Moyen – Atlas se situe de ville d’El-Hajeb, avec sa célèbre kasba;
cette fortification, aménagée au milieu des sources, deterait du temps de Moulay El Hassan (1873 – 1894).
Géographie
Située à la charnière de la riche plaine du Saïs et des premiers contreforts du Moyen Atlas, la ville se trouve à 30 km
au sud de Meknès, à 60 km au sud-ouest de Fès, à 30 km au nord d'Azrou, à 70 km au sud-est de Khémisset, et (à vol
d'oiseau) à 200 km à l'est de Casablanca.
Données climatiques
Le climat est de type tempéré. Les hivers sont assez froids, et l'on constate des jours de gelée, surtout en décembre,
janvier et février. La température et la pluviométrie dépendent des aléas climatiques, qui varient d'une année sur l'autre,
mais on note jusqu'à trois jours de neige par an, selon les années. Certes, il fait un peu chaud en été, mais beaucoup
moins que dans les dans les villes impériales voisines (Meknès et Fès), respectivement situées à 30 et 60 km de distance
d'El Hajeb : par rapport à ces deux villes à climat continental, il fait 8° de moins à El hajeb.
El Hajeb Haut — les quartiers situés sur les falaises (Cantina, Chiba...) — connaissait jadis d'importantes chutes de
neige en hiver, mais depuis les années quatre-vingts, la neige se fait rare à cette période de l'année (effet de serre).
Avec une variation moyenne de 5 %, les sources et les ruisseaux qui jaillissent dans presque toute la ville procurent à El
Hajeb de la fraîcheur durant tout l'été.
Urbanisme
- Caractéristiques générales de l'habitat
En dehors des cas particuliers constitués par le quartier Cantina ou la kasbah, la plupart des maisons d'El Hajeb ont à
peu de chose près la même structure que dans le reste de la région du Saïs : une forme cubique, un rez-de-chaussée occupé
par un garage, un atelier ou une boutique, un ou deux étages d'habitation, et tout en haut, une terrasse, souvent
agrémentée d'une pièce d'appoint. Le plus souvent, ce type de maison est dépourvu de cour ou de jardin. Tous les quartiers
neufs suivent ce modèle architectural.
D'une manière générale, il existe peu d'immeubles dépassant trois étages — ainsi qu'on en rencontre fréquemment dans les
banlieues des grandes villes (Fès ou Meknès, pour ne citer que les plus proches). Ceci confère à El Hajeb un aspect « gros
village » qui n'est pas le moindre de ses charmes.
- évolution et projets
Depuis le début des années 2000, de réels efforts (d'origine publique ou privée) ont été accomplis dans l'amélioration
de l'environnement urbain.
Progressivement, les vieilles maisons sont reconstruites ou restaurées — notamment dans les quartiers situés au sud de
l'avenue Hassan II, juste au-dessous de la falaise ;
Les rues commencent à être correctement goudronnées ;
Des arbres sont plantés le long de certains axes principaux qui jusque là en étaient dépourvus ;
Les jardins publics sont mis en valeur (celui de la source Ain Khadem ou celui de du quartier Cantina, derrière le monument
berbère) ;
de nouveaux sont parfois créés (celui à côté du marché ou celui en face de la mairie), etc.
économie
L'économie d'El hajeb est principalement centrée sur l'agriculture (pomme de terre, oignons, tomate...), laquelle fait
vivre une bonne partie de ses habitants. Le célèbre fabricant de vin Les Celliers de Meknès cultive son raisin dans la
partie du Saïs immédiatement située sous les falaises d'El Hajeb, entre Boufekrane et Meknès.
Un commerce modeste s'est développé dans le centre de la ville : marché aux légumes et aux viandes, boutiques de
vêtements, mais très peu d'artisanat local.
Les militaires et les forces auxiliaires contribuent à l'activité économique de la ville.
L'industrie du bois, du tabac et du doum ont fait vivre bon nombre de Hajibis depuis des décennies — il existe d'ailleurs
une scierie toujours en activité sur la route de Fès.
Citons pour finir — et comme partout ailleurs — les activités illicites que sont la prostitution ou le commerce du
cannabis (produit au nord du Maroc dans la région de Ketama).
Démographie
La population urbaine d'El Hajeb est d'environ 22 000 habitants.
- émigration
Dans les années 60 et 70, de nombreux habitants ont émigré vers l'Europe — en France surtout, mais également en Italie
ou en Espagne, et, dans une moindre mesure, en Suisse, en Allemagne, en Hollande...
En ce qui concerne la France, on peut noter qu'une forte proportion d'émigrants d'El Hajeb ou de sa province s'est
installée à Nîmes ou dans ses environs, ce qui a permis de nouer des liens très forts (quoique non officiels) entre les
deux villes.
- Berbères
Une très grande partie de la population d'El Hajeb est composée de Berbères, appartenant à la tribu confédérée des
Zayanes et parlant le dialecte « tamazight du Maroc central » — parfois appelé « braber » ou « zayane ».
Il n'est pas facile de chiffrer exactement la proportion de Berbères sur l'ensemble de la population, d'autant plus que
tous les Berbères ne sont pas nécessairement berbérophones — certains d'entre eux, en effet, sont exclusivement arabophones
— mais on peut avancer, pour donner un ordre d'idée, que plus d'un habitant sur deux est d'origine et de culture berbères.
Du point de vue des traditions culinaires berbères, citons la hercha, le msemen, les breouate, ou encore la dinde farcie
à l'huile d'olive.
Les moulures du XVe siècle, fabriquées par de vrais artisans marocains, constituent un authentique témoignage de l'art
baroque.