Sources antiques et modernes:Dans les sources antiques, Volubilis est mentionnée sous la forme Volobilis par Pomponius Mela, un historien et géographe
romain du ier siècle, dans son Å“uvre De situ orbis libri III ou De chorographia, et par Claude Ptolémée, un astronome romain vivant à Alexandrie au iie
siècle dans son livre Géographie18. Pline l'Ancien, écrivain et naturaliste romain, la dénomme Volubile oppidum et la localise près de Banasa. Le guide de
voyage de l'époque romaine, l'itinéraire d'Antonin évoque sa localisation entre Tocolosida au sud et Aquæ Dacicæ au nord et la considère comme une colonie
romaine appelée Volubilis Colonia.
Jean Hardouin, jésuite et érudit français de la fin du xvie siècle et du début du xviie siècle qui édite l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien, considère à tort que la ville de Fès et Volubilis sont la même ville Volubilis Colonia
Des premiers voyageurs à l'identification: Les ruines font l'objet des premières descriptions vers 1720 par le biais de gravures effectuées par des Anglais dont le premier est Henry Boyde, prisonnier d'Ismaël du Maroc, qui représente l'arc de triomphe. John Windus représente le même édifice ainsi que la basilique. D'autres représentations sont réalisées en 1830. Ces gravures laissent entendre une dégradation des vestiges en raison du tremblement de terre de 1755
En 1871, le diplomate et archéologue français Charles Tissot visite le site, l'identifie et y travaille à des relevés. Son collègue Henri de La Martinière y procède à des fouilles et à des relevés en 1888 puis en septembre-octobre 188920 dans des conditions de sécurité difficiles du fait de la présence de groupes d'insoumis armés rebelles et de l'absence dans la région de troupes du « sultan de Fès » susceptibles de la sécuriser. Il collecte de nombreuses inscriptions latines et en rapporte estampages d'inscriptions dont deux grecques et un plan de la ville romaine, ainsi que les premières photos en absolu du site et des monuments de Volubilis,. Le terme Volubilitani de l'inscription de l'arc permet alors d'identifier le site archéologique
À partir du xxe siècle, exploration archéologique et mise en valeur du site: La cité est partiellement fouillée et aménagée à partir de 1915, sous le protectorat français, année qui voit l'installation du Service des Antiquités sur le site de Volubilis: le site de l'arc et de la basilique est dégagé en particulier par l'apport de la main-d'Å“uvre constituée de prisonniers allemands. En octobre 1915, la direction des fouilles est confiée à Louis Chatelain, directeur du Service des antiquités du Maroc auquel succède Raymond Thouvenot dans les années 1930. Alors que les premières fouilles s'intéressaient au centre monumental, le second s'intéresse aux fouilles des demeures. Les premières fouilles négligent les structures tardives et sont confuses pour « les niveaux post-romains », les archéologues étant pressés de parvenir aux « ensembles monumentaux et [aux] Å“uvres d'art ». Les méthodes utilisées lors de ces fouilles anciennes sont insuffisantes pour percevoir l'évolution de la cité. En effet, il n'y a pas eu de fouilles stratigraphiques systématiques ce qui pose problème pour l'étude de l'évolution urbaine. De même, les couches les plus récentes ont été négligées lors des fouilles anciennes qui ont souffert d'un « dégagement hâtif », rendant difficile la connaissance de l'histoire de la cité durant l'antiquité tardive et le Moyen Âge islamique. On rencontre le même problème sur bien d'autres sites fouillés, en particulier à Dougga dans l'actuelle Tunisie.
Sous l'Indépendance, les fouilles sont réalisées par des archéologues marocains et des collaborations étrangères, et s'intéressent au quartier tardif. Des fouilles ont lieu dans les années 1960 et 1970, mais ces travaux négligent la céramique commune. Ce fait rend difficile l'étude céramologique sur le site pour la période tardive, sans étude stratigraphique. Les fouilles stratigraphiques d'un secteur à l'est de la ville tardive ont lieu à la fin des années 1980 et au début des années 1990. De nouvelles fouilles maroco-anglaises ont lieu au sud de l'enceinte et des thermes islamiques dans les années 2000. La céramique collectée lors de ces fouilles s'étale jusqu'au xixe siècle
Aujourd'hui, ce sont 40 hectares de vestiges qui s'étendent au milieu des oliveraies et des champs, les zones fouillées représentent au début du xxie siècle moins de la moitié du site. Selon Morel Deledalle la surface fouillée est d'« un dixième de la superficie de son territoire » et concerne la partie orientale de la ville. Quelques monuments prestigieux ont été restaurés pendant le xxe siècle, l'arc, la basilique et le Capitole. Le site est classé le 14 novembre 1921. La qualité de conservation remarquable des mosaïques et l'exceptionnelle préservation du site ont incité le Maroc à proposer le site au classement international en juillet 1995 et l'UNESCO à le classer au patrimoine mondial de l'humanité lors de la session réunie à Naples le 6 décembre 1997
En 1965, 3 mosaïques provenant du site de Banasa (l'ancienne colonie romaine Julia Valentia Banasa située sur une voie romaine de la Maurétanie Tingitane, au Nord-Ouest du pays) ont été ajoutées aux vestiges conservés à Volubilis. Les mosaïques des deux sites sont les mieux datées, de 40 au milieu du iiie siècle. Cependant, la conservation des Å“uvres pose toutefois problème : auparavant protégées, elles sont désormais exposées au soleil, au vent, aux lichens et aux visiteurs qui peuvent les fouler librement ; les interventions ont également pu les dégrader et les tesselles ont parfois été arrachées. Ces fleurons du site, ont été laissées in situ et non protégées, ce qui occasionne une dégradation du fait des précipitations mais également du fait « des restaurations catastrophiques qui leur ont été infligées ». Des mosaïques ont été étudiées pour comprendre les mécanismes de dégradation, et certaines ont pu être remises en place. Le sol sur lequel est posé les mosaïques est responsable pour partie de leur état, les sols calcaires offrant une base stable mais le vertisol posant davantage de problèmes de conservation
Monuments
La cité a été partiellement fouillée depuis 1915, sous le protectorat par des archéologues français et marocains.
Aujourd'hui, ce sont 40 hectares de vestiges qui s'étendent au milieu des oliveraies et des champs. Quelques monuments
prestigieux ont été restaurés pendant le XXe siècle. La qualité de conservation remarquable des mosaïques et
l'exceptionnelle préservation du site ont incité l'UNESCO à le classer au patrimoine mondial de l'humanité.
Les vestiges les plus spectaculaires sont les très nombreuses mosaïques ornant le sol des riches demeures. Leur
conservation pose toutefois problème : auparavant protégées, elles sont désormais exposées au soleil, au vent et aux
visiteurs qui peuvent les fouler librement.
En 1946, les fouilles ont permis de trouver des bustes de bronze dont l'un figure Caton d'Utique. Les zones fouillées
représentent moins de la moitié du site.
L'activité antique de la cité est visible par le nombre élevé d'huileries et de boulangeries identifiées sur le site.
Quelques maisons permettent de bien percevoir le plan de ces grandes demeures romaines avec leur atrium et impluvium. On a
retrouvé plusieurs établissements de bain : quatre d'époque romaine avec un hypocauste, et un hammam de la période arabe.
Volubilis attire de nombreux visiteurs. Le site est classé patrimoine universel par l'UNESCO.