Le théâtre national Mohammed-V est l’une des plus grandes institutions culturelles de Rabat, mais le coût de son
fonctionnement dépasse les possibilités des compagnies existantes au Maroc et l’amphithéâtre reste souvent fermé. La
majeure partie des spectacles y sont co-organisés avec les Instituts culturels européens.
Les galeries officielles : Bâb Er-Rouah, Bab El-Kébir aux Oudayas et Mohamed El-Fassi.
Les espaces culturels indépendants : l’appartement 22 est dédié à la création contemporaine, marocaine et internationale.
Ce lieu, fondé par le critique d’art Abdellah Karroum depuis 2002, est devenu une résidence d’artistes qui fonctionne de
manière coopérative depuis 2004. Cinq ans après sa création, L'appartement 22 se développe avec un fonctionnement
collégial associant plusieurs commissaires d'expositions et artistes. L'appartement 22 est invité en tant que lieu
indépendant dans d'inportantes Foires d'art contemporain (Frieze en 2007; Joburg en 2008). C'est à partir de L'appartement
22 que Karroum crée prépare la création de Radio_Lappartement22 [https://www.appartement22.com/spip.php?article135, la
première station radio entièrement culturelle du pays.
Des grands projets culturels sont lancés dans les années 2000, notamment celui de la Bibliothèque publique, du musée des
Arts contemporains et de l’Institut supérieur de la musique et de la danse.
En 2006, la Fondation ONA inaugure à Rabat son second lieu culturel, la Villa des Arts.
Portes et enceintes
Protégeant les faces sud et ouest de la ville, une enceinte importante fut construite par les Almohades à la fin du
XIIe siècle. Elle est composée de deux longues murailles rectilignes, se coupant à angle aigu, d’une longueur totale de
plus de cinq kilomètres, d’une épaisseur de plus de deux mètres et d’une hauteur moyenne d'environ huit mètres.
Ainsi fut enfermée une superficie de près de quatre cent vingt hectares, englobant le plateau supérieur qui domine
aujourd’hui le Chella, pour assurer, en cas d’attaque, la sécurité des parties basses de la ville. Le rempart ouest était
percé de quatre portes, à intervalles assez réguliers – Bab el Alou, Bab el Had, Bab er-Rouah, la quatrième étant incluse
dans l’actuel Palais Royal. Le rempart sud n'en comportait qu’une seule, Bab Zaër. Comme la plupart des murailles édifiées
par les almohades, cette enceinte construite en béton d'une grande solidité, riche en chaux grasse, a admirablement
résisté. Régulièrement flanquée de tours carrées, sa courtine est couronnée d'un chemin de ronde, bordé à l’extérieur d’un
parapet aux merlons coiffés de pyramidions.
Bab Er-Rouah, chef-d’œuvre d’esthétique monumentale en pierre, déploie, tout comme la porte de la Kasbah, un décor
d’entrelacs autour de l’ouverture en forme d’arc outrepassé inscrit dans un encadrement rectangulaire. Comme à Bab Agnaou
à Marrakech, de grands arcs reprennent, en l’élargissant, le mouvement de l’arc même de la porte, l’entourant d’une auréole
sinueuse aux pointes aiguës, surmontée d’une large frise à inscription coufique. Au début du XVIIe siècle, les réfugiés
musulmans chassés d’Andalousie s’installent dans la Kasbah, dans une partie d’une centaine d’hectares à l’intérieur de
l’enceinte almohade, qu’ils délimitent par l’édification d’une nouvelle muraille. Partant à proximité de Bab el Had, cette
dernière relie la courtine du XIIe siècle à la falaise dominant le Bouregreg, au Borj Sidi Makhlouf. Rectiligne et
flanquée de tours barlongues, la muraille andalouse qui s’étendait sur plus de 1 400 mètres, était haute en moyenne de 5
mètres et large de plus d’1,5 mètre. Elle était percée de trois portes : Bab et-Then (qui est aujourd'hui abattue ; elle
était située près de l’actuel marché municipal), Bab el Bouoiiiba et Bab Chella. Par, ailleurs, au début du XIXe siècle,
un nouveau rempart extérieur, d’une longueur totale de 4 300 mètres fut édifié.
Il prolongeait au sud l'enceinte almohade et la doublait à l’ouest jusqu'à l’océan Atlantique, enfermant ainsi une
superficie totale de plus de 840 hectares. Cette dernière fortification avait une hauteur moyenne de 4 mètres et une
épaisseur légèrement inférieure à 1 mètre. Quatre portes au total y étaient percées : Bab el Qebibât, Bab Témara, Bab
Marrakech et Bab el Msalla. Ce rempart alaouite a été détruit en grande partie pour faciliter l’aménagement de la ville
européenne durant le Protectorat. à partir des principales portes de la Médina, partaient les routes reliant, notamment,
Rabat à Casablanca et à Marrakech.
Aux abords de l'enceinte almohade se tenaient des marchés hebdomadaires, tel celui de Souq el Had, à proximité de la porte
du même nom. Par ailleurs, entre l'enceinte Alaouite et la muraille Almohade étaient situés, au sud, l'Aguedal, relié au
Palais Royal et, au nord, des jardins d'orangers dont les fruits, très prisés pour leur qualité, étaient exportés en
Europe comme en attestent de nombreux documents d'archives.